Cette journée d'étude a pour objet d’explorer la scène punk a pour objet d’explorer la scène punk havraise, dont la spécificité était reconnue dès la fin des années 1970, tant par la critique musicale que par le public. Cette spécificité reposait sur deux piliers. D’une part, la revendication, hautement proclamée, de se rattacher à la scène culturelle anglo-saxonne plutôt que française, qui se manifestait notamment dans un répertoire presque exclusivement composé en anglais, ainsi que par des liens forts avec l’avant-garde culturelle britannique et américaine prenant la forme de collaborations artistiques dans les années 1980 (Willy « Loco » Alexander, Elliott Murphy, Bruce Joyner, les Barracudas, etc., dont un certain nombre ont été produits par le label havrais Closer Records). D’autre part, le rejet, également proclamé haut et fort, d’un punk rock « bourgeois », et l’affirmation d’une identité ouvrière fièrement assumée, largement incarnée par la figure de Robert Piazza, plus connu sous le nom de Little Bob. La scène havraise ayant été précocement ouverte aux influences extérieures, la journée d’étude ne saurait toutefois réduire son horizon à la seule agglomération normande. L’un de ses objectifs est également de chercher à replacer la scène havraise au sein de la scène punk et post-punk française et internationale, en particulier britannique et étatsunienne. En partant du Havre, et en élargissant le questionnement tant d’un point de vue géographique que chronologique, cette manifestation se propose donc d’apporter quelques éléments de réponses à trois problématiques centrales dans les Punk Studies : la définition même du punk, qui ne saurait être réduit à un courant musical ; celle de l’étonnante longévité du mouvement, qui était originellement perçu comme une révolution culturelle aussi brève que violente ; enfin celle des formes que prend le punk dans la culture contemporaine.

Journée d’étude organisée par l’Université du Havre, le PIND, le programme Intelligence des patrimoines du CESR et THALIM, avec le soutien de l’ANR